Le cimetière des Chaprais, ville des morts depuis 200 ans

Le 12 décembre 1824 était inhumée, au tout nouveau cimetière des Chaprais, une bisontine âgée de 84 ans et habitant le centre ville.10 autres personnes seront enterrées en ce mois de décembre 1824, et 137 l’année suivante.
Le cimetière des Chaprais devient ainsi le cimetière principal communal de la ville, car celui du Champ Brulley, ouvert en 1793 souffre d’une mauvaise réputation et les bisontins le délaissent. Et ce pour des raisons multiples : il n’est ni clos, ni gardienné ; il n’y a pas d’église à proximité pour l’organisation des obsèques. Et surtout sa pente marneuse et humide, plantée autrefois de peupliers, ne permet pas la décomposition des corps.
Rappelons que les aitres cimetières de la ville seront créés plus tard : Velotte en 1865 ; Saint-Ferjeux en 1867 ; et Saint Claude en 1896.
C’est dire l’importance pour les bisontins, en 1824, de l’ouverture de cette nouvelle nécropole.
Aussi, 12 décembre 2024, la ville de Besançon et le Collectif Histoire des Chaprais célèbreront le bicentenaire de la création du cimetière des Chaprais, le plus riche en monuments du XIXe siècle d’un point de vue qualitatif et quantitatif (il compte plus de 8 200 sépultures aujourd’hui).
Par son intérêt historique et artistique, il fait partie des cimetières français classés au titre des paysages remarquables depuis 1977.
A l’occasion de cette commémoration, Anne-Lise Thierry, historienne et historienne de l’art, fera une Conférence le 12 décembre à 15 heures au Foyer des Oiseaux à Besançon. Autrice d’un ouvrage sur le sujet paru en 1987 aux Annales de l’Université de Besançon : Une nécropole romantique, le cimetière des Chaprais à Besançon au XIXe siècle, celui-ci a été réédité dans une seconde version actualisée et augmentée aux Presses Universitaires de Franche-Comté en 2024.
Lors de sa conférence, intitulée « Le cimetière des Chaprais, ville des morts depuis 200 ans », liant histoire et histoire de l’art, Anne-Lise Thierry s’attachera à démontrer comment la création du cimetière des Chaprais en 1824, s’inscrit dans son contexte politique et idéologique. Véritable microsociété et négatif de la cité des vivants, elle analysera tour à tour, la genèse de la nécropole, son organisation interne, ses monuments et son art. Lieu essentiel de mémoire, cet espace funéraire constitue, en effet, un témoignage riche et complexe sur la société à un moment donné : ses hiérarchies, ses mutations, ses croyances, son rapport avec la mort et ses sensibilités.
Un parcours commenté est également organisé à cette occasion dans la partie classée du cimetière. Programmé le 12 décembre marin, il est déjà complet : aussi, si le temps me permet, un second parcours est programmé le vendredi 13 décembre à 10h30.
Pour la conférence du 12 décembre et la parcours le 13, inscription préalable obligatoire à chapraishistoire@gmail.com ou après de Michèle : tel 06 70 29 61 50.