Vincent Capelli

  • du 02 au 24 juin
  • Photographies
  • du lundi au samedi de 9h à 19h (sauf vendredi 06 juin et jeudi 12 juin en après-midi)

Charger une pellicule périmée depuis bien trop longtemps déjà,
dans un vieux boîtier qui a dû faire la joie de tant de personnes avant moi.
D’ailleurs boîtier, c’est joli comme mot, boîtier.
Mais ça fait déjà un peu trop photographe, de dire boîtier.
J’aime pas trop les photographes, je les trouve mégalos.
Fermer le capot métallique, armer et déclencher quelques fois, à blanc,
pour amorcer le film argentique.
C’est un peu le champ lexical de la guerre, c’est nul la guerre.
Et puis on est prêt.
Une fois tout ça fait, on se sent comme accompagné, moins seul, un peu chasseur,
presque une armée, trente-six poses, trente-six pauses.
Prêt à capturer.
Capturer ces instants suspendus.
Un regard, une main.
Un baiser qu’on vole.
De l’ordinaire.
Les mettre en boîte, pour un temps inconnu.
Des images en attentes.
Des souvenirs déjà perdus qui, on le sait, vont revenir.
Le rituel de l’oubli.
Celui de la surprise quand la pelloche est développée, enfin !
C’est excitant.
Et puis réapprivoiser ces images, cette mémoire ;
"il faisait si froid que ça dans cette caravane ce matin-là ?"
ou même "c’était quoi déjà le prénom de cette fille qui fume ?"
Et puis ça nous a plu ce bruit du rideau métallique qui s’ouvre et grave un moment de (la) vie,
à côté de trente-cinq autres, comme une bande dessinée avec ses vignettes.
Ça raconte un peu une histoire.
On aime bien ça, les histoire


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